Et j'irai loin, bien loin / Christophe Léon - Thierry Magnier
Toutes les convictions des parents d'Ernest se fissurent lorsqu'ils découvrent deux migrants cachés dans leur maison de campagne. Face à la réalité, en écoutant le récit de leur parcours, la décision s'impose : il faut les aider.
La même rengaine depuis des années : plein été, Ernest et ses parents débarquent de Paris pour passer quelques semaines de vacances dans la maison familiale, dans le nord de la France. Mais cette fois, le scénario bien huilé déraille. Dans sa chambre, Ernest découvre Arezu et son père. L’homme est malade, très affaibli. Sa fille a dû interrompre la longue fuite qui les menait de Kaboul à Calais, et cette maison vide devait leur permettre de s’abriter le temps de reprendre des forces. Jusque-là, pour Ernest et ses parents, les migrants faisaient partie des sujets évoqués aux infos, des histoires lointaines, souvent émouvantes, parfois menaçantes, comme venues d’une autre planète. Pourtant, spontanément, les parents d’Ernest s’activent : vêtements propres, nourriture, soins médicaux. Ernest, lui, est captivé par les yeux verts d’Arezu, par ce sourire éclatant qu’il se surprend à guetter. Pourtant, il le sait, ils vont partir. Et pour cela, ils vont avoir besoin d’aide.
Christophe Léon s’empare avec force d’un sujet d’actualité. Une histoire de solidarité à taille humaine.
La question de l'accueil des migrants est en train d'être explorée par la littérature jeunesse, comme si cette actualité ne devenait compréhensible que par le ressort de l'empathie et de l'implication individuelle par la fiction. On retrouve ici le style de Christophe Léon, des mots justes et percutants pour décrire une réalité simple de façon sensible et attachante. Le lecteur ressort de cet ouvrage en se forgeant une idée simple : Un accueil plus digne des migrants est nécessaire et ceci peut être facile à mettre en place si chacun réveillait son esprit de solidarité.